Cela fait quelques temps que lorsque j’essaye d’expliquer mon régime alimentaire, on me répond : “Mais tu es flexitarienne ?”. Cette article est ma réponse à cette question et il a pour objectif de vous éclairer sur ce mode d’alimentation mais surtout, de vous expliquer les choix alimentaires concernant la consommation de produits animaux. Je tiens à préciser que cet article n’a pas pour but de critiquer les autres régimes alimentaires, quels qu’ils soient. Je respecte les choix de chacun, que vous soyez carnivores, végétariens, véganes ou autres.
Je n’ai jamais aimé les étiquettes – vegan, végétalien, végétarien, flexitarien… – car cela impose des règles à respecter et des limites à ne pas dépasser. Or, j’ai envie de pouvoir avoir mon propre mode de vie, sans avoir à me forcer ou à me restreindre pour respecter ces règles. Généralement, on me nomme “flexitarienne” car c’est ce qui s’ apparente le plus à mon alimentation mais il est fortement probable que je ne respecte pas les règles d’or du parfait flexitarien.
Qu’est-ce que le flexitarisme ?
Flexi = souplesse + tarien= 2 dernières syllabes de végétarien
Le flexitarien est un quasi végétarien mangeant peu de chair animale et privilégiant les produits de saison plus qualitatifs, ou, pour le dire plus simplement, un végétarien à temps partiel. Assez couramment, les flexitariens prônent une alimentation saine.
Des études ont montré que consommer trop de viande pourrait avoir des incidences négatives sur la santé humaine et que l’impact écologique des élevages bovins industriels est assez conséquent (responsables de 18% des émissions des gaz à effet de serre et de 70% de la déforestation). Néanmoins, cette dernière problématique est fortement diminuée lorsque l’élevage se fait à petite échelle (pâturage, densité dans l’étable limitée…).
Il n’existe pas de règles fixes définissant les flexitariens, cela peut être aussi bien manger de la viande uniquement le week-end que se faire plaisir avec un bon hamburger lors d’une sortie au restaurant, ou encore une période de transition avant de devenir végétarien.
En résumé, être flexitarien, c’est consommer de la viande de manière réfléchie et cela se traduit par la diminution de la quantité de viande mangée (pour des raisons de santé, éthiques et environnementales) tout en favorisant des produits de meilleure qualité.
Pourquoi je suis devenue “flexitarienne” ?
J’ai été élevée dans une famille où l’on mangeait de la viande (ou du poisson) au moins une fois par jour. Cependant, c’était (presque) toujours de la viande de qualité achetée en boucherie ou au marché et dont on connaissait la provenance. Lorsque je suis devenue étudiante, j’ai commencé à diminuer ma consommation de viande, pas par envie mais plutôt pour une question de budget (parce que oui, la bonne viande de boucher coûte chère et que je ne voulais pas acheter de viande en supermarché).
Durant mes études d’ingénieure agronome, j’ai eu différents cours sur les élevages bovins destinés à la consommation de viande et j’ai alors pris conscience de la réalité des élevages et des abattoirs (je ne vais pas pour détailler cette réalité, il y a suffisamment de vidéos et d’articles à ce sujet sur internet. Néanmoins, gardez à l’esprit si vous regardez ces vidéos que certaines ne sont pas toujours représentatives de tous les abattoirs; on montre généralement le pire afin d’impressionner) ainsi que du mauvais impact de la consommation d’une trop grande quantité de viande sur la santé.
J’ai donc arrêté au fur et à mesure d’acheter de la viande et cela ne manque pas. De plus, il existe de plus en plus d’alternatives aujourd’hui. Je consomme de la viande (ou du poisson) environ 2 fois par mois mais je me renseigne toujours sur sa provenance afin d’être sûre qu’elle vient d’un petit élevage et non d’une usine à viande où les vaches ne sont que des numéros.
Mais pourquoi je ne suis pas devenue végétarienne ou vegan ?
Je tiens à préciser que je ne juge en aucun cas les choix des personnes végétariennes et véganes. Je respecte et comprend leurs choix.
Pour plusieurs raisons. La première est que même si je ne cautionne pas les gros élevages où les animaux ne voient pas la lumière du jour et n’ont jamais connu un pré avec de la belle herbe verte, je veux continuer à soutenir les petits agriculteurs qui se battent au quotidien pour leurs exploitations et qui respectent (et aiment) leurs animaux.
Pour la petite histoire, pendant mes études, j’ai effectué un stage de 6 semaines dans une exploitation de vaches laitières en Haute-Savoie et la principale préoccupation des deux agriculteurs avec lesquels j’ai travaillé était le bien-être des animaux. Ils connaissaient le nom de chacune ainsi que son histoire et étaient tristes lorsque l’une d’elles devaient partir à l’abattoir. J’admire ce genre de comportement où le bien-être des animaux passe avant le succès et l’argent.
Petit parenthèse de mon chéri vétérinaire qui tient à nuancer les vidéos et articles que l’on peut trouver sur internet :
“En tant que vétérinaire, il est de mon devoir de défendre les personnes qui font leur travail correctement et éthiquement, que tous les abattoirs et tous les élevages ne correspondent pas à la réalité décrite par L214 et autres association que l’on trouve sur la toile. Beaucoup d’abattoirs sont très respectueux du bien-être animal (même si abattre un animal passe forcément par des étapes “désagréables” voire choquantes que peuvent être l’étourdissement et la mise à mort – et même si les processus d’étourdissement tels qu’ils ont été établis dans la loi sont ceux dont les études prouvent qu’ils sont de moindre stress et de moindre douleur pour les animaux …). Choquant pour nous, mais pas pour les bêtes si la loi est respectée. C’est d’ailleurs le rôle du vétérinaire, de veiller à ce que les animaux arrivant soient le moins stressés possibles et de contrôler que l’abattage se passe dans les meilleures conditions. Néanmoins, il existe malheureusement certains sites qui sont le lieu de débordements terriblement dommageables au bien-être ou à la santé animale, et c’est pour ceux-ci que des changements dans l’alimentation humaine et dans les élevages ou les abattoirs sont nécessaires”.
Ensuite, lorsque je vais déjeuner ou dîner dans ma famille ou chez des amis, je ne veux pas leur imposer mon mode alimentaire et les forcer à me préparer un plat spécialement pour moi. De même au restaurant, je ne veux pas être celle que l’on n’invite plus parce que je ne peux pas me rendre dans 90% des restaurants de Paris à cause d’un régime trop exclusif. Aujourd’hui, de plus en plus de restaurants ont des options végétariennes et si ce n’est pas le cas, je me renseigne sur la provenance des viandes et poissons proposés. De plus, ayant toujours préféré le poisson à la viande, je me tourne plus généralement sur des plats à base de poissons (pour lesquels les modes d’élevage sont aussi controversés, j’en suis consciente). Il m’arrive aussi parfois de craquer pour un bon hamburger (notamment ceux de Yabio où les steaks hachés sont bios) ou une belle tranche de saumon fumé sur un avocado toast. Car c’est ça aussi le flexitarisme, manger moins de viande sans pour autant se priver.
J’espère que cet article vous a plu et qu’il a répondu à vos questions.
N’hésitez pas à me donner votre avis sur cette article et à me parler de votre mode d’alimentation.
12 Comments
Merci Manon pour ce très beau blog.
12 juillet 2018 at 20 h 35 minJe suis en voie de devenir végane mais je me pose des questions sur les carence en protéines ou fer par exemple.
Comment savoir si les aliments que je consomme permettent de couvrir mes besoins ? Voilà mes interrogations
Merci beaucoup, c’est très gentil 🙂
13 juillet 2018 at 9 h 27 minNormalement, il faut consommer par jour de protéines environ 50g de protéines et et 16mg de fer.
Après, il n’y a plus qu’à calculer en regardant les emballages les quantités de fer et de protéines contenus dans ce que tu consommes (bon, ça implique de tout peser mais au moins, ça évite d’être en carence).
Je te conseille le tofu et les légumes secs comme les haricots rouges, les lentilles, les pois chiches…) qui en contiennent plein ! 🙂
Et n’hésite pas à faire es prises de sang de temps en temps pour checker que tout va bien.
Et si tu veux en discuter plus en détails, n’hésite pas à m’envoyer un mail (ou à m’écrire sur Fb ou Insta). Bonne journée 🙂
Merci beaucoup à toi d’avoir pris le temps de me répondre. Je vais désormais davantage privilégier le tofu et les légumes secs. Merci.
19 juillet 2018 at 18 h 03 minJ’ai trouvé l’application Fitatu qui me permet de savoir les apports protidiques des aliments soit en scannant l’aliment soit en le cherchant 😉
Je t’en prie 🙂 l’important est que tu trouves ton équilibre et que tu n’aies pas de carence. Et c’est vrai qu’avec toutes les applications qu’il existe, il est facile de calculer ses apports quotidiens.
1 août 2018 at 16 h 12 minMerci pour ce chouette article. Je partage ton avis et ta manière de penser sur l’alimentation.
17 juillet 2018 at 21 h 05 minSurtout que récemment, il est de plus en plus démontré que suivre un régime vegan ou sans gluten, etc… si ce n’est pour des questions médicales il n’est pas nécessaire et peut amener à des carences…
Bravo et bonne continuation 😊
Hello Carole !
19 juillet 2018 at 11 h 49 minMerci beaucoup, c’est gentil 🙂 Je suis tout à fait d’accord avec toi concernant les carences. Et même d’un point de vue environnemental, ce n’est pas non plus mieux d’être vegan.
Bonne journée !
merci Manon pour le respect que tu donne aux personnes qui mangent de la viande
18 juillet 2018 at 8 h 51 minà la maison, nous sommes des “viandars”, mais je regarde, moi aussi, la provenance des produits que j’achète
après avoir lu ton article, je pense être aussi une flexitarienne, je mange moins de viande en ce moment, sans doute que la chaleur y est pour beaucoup, je mande énormément de légumes et de fruits
mais pour mes fils et mon mari, il est inconcevable de faire un dîner sans viande ! mais je ruse, je fais moins en quantité 😉 je suis une filoute !!!
pour répondre à Claire, en complément de ta réponse, si elle veut devenir végan, il faudra qu’elle fasse une prise de sang 2 fois par an ou au moins 1 fois
il n’y a pas assez de recul pour définir, si oui ou non, devenir végan est bon ou pas pour la santé, donc, prenons nos précautions et restons prudents
ensuite, L214 dénoncent “que” les mauvais traitements, ce qui est logique, perso je soutiens cette association
je suis très en colère contre les vegans qui cassent les boucheries !!! j’ai envie de dire : de quel doit ??
et si les viandars allaient casser les marchands de fruits et légumes ? mais bon, ceci est un autre débat …
ton article est parfait et, encore une fois, merci pour le respect de chacun
Merci Dominique !
19 juillet 2018 at 11 h 51 minDans ma famille aussi, il y a une grande consommation de viande mais rien que le fait de diminuer légèrement la consommation est déjà un 1er pas.
Et je suis totalement d’accord avec toi concernant les casses de boucherie, ce n’est pas absolument pas normal 🙂
Merci Manon pour cet article très intéressant ! Je viens d’apprendre quelque chose, un nouveau terme, un équilibre alimentaire, une manière de respecter l’environnement, les animaux, leur santé et la nôtre. Merci pour cet éclairage qui me donne envie de m’inscrire un peu plus dans ce mode de vie.
18 juillet 2018 at 9 h 55 minBonne journée à toi !
Je t’en prie, je suis très contente s’il t’a plu et si tu as pu apprendre des choses, c’était le but premier.
19 juillet 2018 at 11 h 52 minBonne journée 🙂
Bravo pour ton article et tes explications claires et sans jugement.
18 juillet 2018 at 11 h 48 minOn apprend tous les jours.. et cest aussi ça etre overt d’esprit ❤
Bonne continuation et encore merci.
Bisous
Merci beaucoup Nathalie; c’est très gentil !
19 juillet 2018 at 11 h 54 minBonne journée 🙂